Lacienda

Une douce odeur de riz au saffran sortait des cuisines. Quelques clients étaient confortablement installés. Dégustant calamars, paëlla et autres spécialités espagnoles. Un couple entre dans l'établissement.

Bonsoir, nous avons réservé au nom de Tehos.

Une bonne femme accueille les clients avec un large sourire.

Bien sur, votre table est ici, non fumeur c'était bien ça?

Une femme s'avance doucement dans l'encadrement de la porte. Elle se retourne et regarde derrière elle, quelque chose semble la troubler. Elle penche la tête sur le côté un instant, marmonne quelque chose pour elle même puis s'avance vers le réceptionniste.


"Une table, por favor. Dans un coin tranquille."


Son accent est parfait, en français comme en espagnol. Sa chevelure un peu en désordre contraste avec son air sûr d'elle.

Si Señora.

La patronne, sans doute, lui indique une table isolée mais néanmoins pas oublié par la décoration, prêt de le fenêtre, un petit paravent lui cachait un peu le reste de la pièce et des autres clients.

Confortablement installé, il n'y avait plus qu'à passer la commande.

"Gracias."


Elle s'installe à la table et refuse le menu d'un geste négligé.


"Je pendrais un peu de tout ce que vous avez. Apportez moi cinq plats pour commencer et le reste au fur et à mesure."

La bonne femme ouvrit les yeux en avalant de travers.

Oui madame très bien...

D'un accent espagnol épouvantable, elle se glissa dans les cuisines pour réapparaître. Elle fit un signe de tête bienveillant en direction de Kalifa.

Quelques minutes plus tard elle revient avec les plats.

Vous attendez du monde en fait?

Kalifa esquissa un sourire qui semblait amer mais difficile d'en être sûr.


"Non je suis seule."

[note du mj : tu engouffres les plats sans t'arrêter]

Les plats sont absolument délicieux et rappelle à Kalifa d'excellents souvenirs comme un petit goùt de terre natale. Son pays lui manque un peu sur l'instant pourtant cette ville l'intrigue, elle semble souffrir et Kalifa adore cette idée!

La bonne femme semble géré le resto toute seule. Elle se dirige auprès de sa cliente, étonnée de voir tout ce que la femme avait pu déjà engloutir.

Oui je peux faire quelque chose pour vous? Vous désirez encore un plat?

Kalifa jeta sur elle un regard suppliant

"La Suite s'il vous plaît.... Vite....
Et donnez moi l'addition je vais tout payer d'avance, mais faites vite par pitié"

Elle avait l'air totalement désespérée.

La femme reparti en cuisine aussitôt, l'ai inquiêt mais assurément intrigué par le bout de femme qui avalait les plats un par un. Certains clients commençaient à regarder mais le restaurant semblait tout de même au dessus de cet esprit vicelard de la société humaine et médiatisée.

Des plats arrivèrent quelques instants plus tard.

Vous êtes nouvelle ici n'est ce pas? Comment faites vous pour engouffrer tout ça?

Kalifa se jeta sur la nourriture à peine la femme l'avait-elle déposée sur la table. Elle semblait à peine prendre le temps de mâcher ou de respirer. Elle glissa néanmoins entre deux bouchées:

"Je viens d'arriver... Je me dépense beaucoup..."

Déja elle ne semblait plus voir la patronne debout à ses côtés tant elle était concentrée sur son assiette.

Sa carte bleue était posée sur la table à côté d'elle.

La femme posa une main bienveillante sur celle de Kalifa. Elle plongea un instant son regard, un regard de mère sans aucun doute.

Ne vous inquiêtez pas, prennez votre temps, vous payerez quand vous aurez fini, ne vous en faites pas, mangez, vous en avez besoin, vraiment allez y de bon coeur.

Le vent s'était levé dehors, les choses inanimées prennaient des allures d'automates, un journal s'envola tourbillona un instant avant de s'écraser de nouveau sur le sol.

Kalifa fit un signe de tête à la femme en guise de remerciement et remis sa carte bleue dans son sac, puis elle se concentra à nouveau sur son assiette.
Elle mangea tout ce qu'on lui apporta quasiment sans s'arrêter jusqu'à avoir un début de nausée. Puis elle se rendit dans les toilettes du restaurant. Elle s'y enferma se mit à pleurer.

"Tu avais pourtant promis que c'était la dernière fois... Kalifa tu es trop bête!"

Elle resta bien 10 minutes à se sermonner elle-même et à maudire son manque de volonté. Puis elle se ressaisit. Elle était dans un lieu public après tout, il fallait qu'elle fasse attention maintenant. Elle passa lentement la tête dehors pour vérifier qu'il n'y avait personne dans la pièce puis elle se passa de l'eau fraîche sur le visage et sortit rejoindre sa table. Une fois installée elle fit un signe en direction d'un serveur qui passait près d'elle.

"L'addition s'il vous plaît"

Le serveur alla pour rammener la note, mais la patronne préféra le faire. Elle arriva avec la machine. Le restaurant était déjà vide de tous clients, faut dire celà faisait un moment que minuit était passé.

Voilà on vous a fait un petit prix de la maison pour votre gentillesse.

La note affichait un 80€ tout rondet généreux.

Kalifa lui adressa un grand sourire.

"Muchas gracias, c'est très gentil à vous."

Elle paya puis se tourna vers la patronne.

"Pourrais-je abuser de votre gentillesse encore quelques minutes? J'aimerais bien quelques renseignement sur cette ville si vous le voulez-bien."

Si madame! Que voulez vous savoir?

La femme regarda l'horloge avant d'adresser un sourire d'entendu à Kalifa. Il était tard, mais la patronne s'était prise d'affection pour l'étrangère.

Tu peux y aller Xavior, on a terminé pour aujourd'hui.

Le serveur eut l'air heureux et alla se changer avant de quitter le restaurant.

"Strasbourg est une ville très intéressante, mais je n'aimerais pas que ma curiosité me joue des tours, il y a t'il des quartiers qu'il vaut mieux éviter?"

Ne descendez pas dans le sud, le newdorf est un endroit de violence et de criminels. Il parraît que la police se bat actuellement et que ça prend des proportions incroyables.

Le centre sur une île de ferraille autour de la cathédrale abrite des fanatiques, l'endroit est déconseillé.

Sinon les endroits lugubres sont la forêt au sud est et industras à son opposé. Mais vous n'avez aucune raison d'aller dans des endroits si terrifiant.

Elle ravala sa salive, ses yeux semblaient en dire plus longs que ses parôles. Pourtant elle ne semblait pas avoir beaucoup bouger de son restaurant.

Les autres endroits interdits, sont innaccessibles heureusement. Notre ville est accueillante mais il faut effectivement la connaître.

"Hum... des fanatiques près de la cathédrale? Quel genre de fanatiques? Ils sont vraiment si dangereux que cela?"

A vrai dire, je ne sais pas trop, ces fanatiques on les voit jamais... Pourtant bons nombres de personnes ont changés après avoir été là bas. Plus mystérieux, parfois absent voir pire encore.

Mon seul conseil serait de ne pas tenter le diable ou même votre volonté là bas... Une si belle enfant sule au milieu de cet endroit me glacerait le sang!

"Très bien, très bien... Et que pouvez-vous me dire sur industras? Je suppose que cet endroit à quelque chose à voir avec l'industrie vu le nom, mais à part ça?"

Et bien, l'endroit est assez desert quelques entreprises ont encore des entrepots et quelques machineries là bas. Mais c'est un endroit désolé, brûlé par de nombreux incendies géants qui ont d'ailleurs couter très cher à la vill ainsi qu'à notre commerce.

On dit que c'est un repaire de voyou, en tout cas, là bas, personne pourra venir vous sauvez, ça j'en suis certainne...

Les lieux obscurs vous intérèssent plus que les coins où il fait bon vivre? Vous avez déjà un toit?

"Je connais quelqu'un qui doit pouvoir m'héberger.
En fait je pense qu'on comprends mieux les gens quand on sais ce qui leur fait peur. Et j'ai envie de comprendre les habitants de cette ville."
Elle se pencha vers la patronne et dit d'une voix profonde:

"Dites-moi, qu'est ce qui donne des cauchemars aux strasbourgeois?"

Elle recula étonnée et intriguée à la fois par cette question véritablement étrange.

Je.. j... je sais pas, surement le complexe militaire juste au nord... Un endroit empli de mauvaises choses, d'expériences ratées et surtout... Le bain... Bien, Il est temps de repartir en cuisine.

Elle fit demi tour chancelante, puis se calma un instant repris son souffle pour quitter la pièce.