Le Cougar

Victoria pénétra dans le bar déserté par la classe. Elle lanca un coup d'oeil rapide sur l'ensemble de la pièce et se demanda quel genre de créature immortelle aimerais gaspiller ses nuits dans ce genre d'endroit, avec les aptitudes dont elle bénéficie.

La possibilité de faire absolument tout ce que l'on souhaite, une éternité pour avoir des projets gigantesques, et les compétences pour obtenir tant de chose des mortels... et vouloir venir dans un bar où une femme danse devant vous mais pas pour vous. L'argent achète les actes mais pas le coeur. La question raisonnait donc dans sa tête, comme des tambours. Quel immortel ne souhaite pas faire usage de tout ceci? Un immortel qui ne soit pas matérialiste, cela lui plairait peut-être.

La doña s'assit près de la danseuse, pour être sure d'être vue. Elle retira sa veste et patienta.

Un mec se posa à coté de la doña, le gros ventre semblait lui donner la trique du moins il commença à se vanter.

Alors madame, on est perdu? Un si joli visage parmis les pirates de cette boite, si on allait dans un coin plus tranquille?

Victoria mit un certain temps avant de poser son regard sur le barbare. Elle regarda à nouveau la danseuse avant de répondre d'une voix naive.

"Si j'ai l'air si perdue alors peut-être vous et moi n'avons nous rien à faire ensemble. N'est ce pas? Mais avant de dire si je suis perdue en ces lieux... peut-être pouvez vous m'en dire plus sur comment se passent les choses ici et qui est le patron? Je ne voudrais pas commettre d'erreur qui montrerai à tout le monde mon ignorance...je n'aime pas le ridicule.

Victoria se carressait le ventre tout en regardant la danseuse, afin de vérifier l'excitation et le niveau d'écoute de cet homme sans éducation.

De plus, une certaine soif me vient tout à coup... Si ce que vous m'expliquez sur cet endroit me plait, peut être vous demanderais-je de m'aider à... l'étancher."

[présence activée]

En voilà tout un programme. Pour le patron j'en sais pas plus que ça. Puis bon pour ce que j'en ai vu, il a rien de plus que moi.

Non mais c'est vrai quoi, c'est l'argent qui t'excite?

Une fois la présence activée, plusieurs personnes bougent dans ton dos semble t'il.

Le mec en face de toi s'explose au sol et un mec baraque cheveux mi longs se tient maintenant devant toi.

Hey petite nouvelle, je sais pas à quoi tu joues, mais j'ai l'impression qu'on va bien s'amuser. Suis nous.

Tu les suis dans la salle et après quelques brefs échangent sur tes intentions, ils calment leurs ardeurs.

Ok... Victoria c'est ça? TU veux savoir quoi?

Victoria regarda l'imprudent s'écraser sur le sol puis se leva et suivit ses interlocuteurs brutaux.

La doña se mit à son aise comme elle le pu.

"Il faut en faire des choses pour se faire remarquer par ici... Je pensais trouver quelques confrères, venant d'arriver dans cette cité, il n'est pas anormal que je manque quelque peu de contacts. Mais je me demandais, le mauvais goût et la brutalité c'est habituel ou juste pour accueillir les nouvelles venues telles que moi..."

La dame était légèrement rebutée par les individus a qui elle s'adressait. Bien sur elle prenait la peine de ne pas leur cracher ces mots à la figure d'une voix agressive, elle y mettait le ton mieleux nécessaire pour faire passer la pilule en gardant le message initial compréhensible.

"Pour parler plus sérieusement... On m'a tout simplement indiqué ce lieu pour trouver les personnes que je cherche. Quand à ce que je veux savoir, il n'y a pas vraiment de réponse, je cherche d'abord ce qu'il y aurait à savoir. A qui dois-je m'adresser parmis vous si je veux parler au chef? Et puis, savoir si mes semblables de Strasbourg sont gens qui pouraient être une fréquentation intéressante pour moi, ou si nous sommes trop éloignés pour tenter de trouver quelconque point commun. Vous me paraissez tous très intelligent, je pense pouvoir tenir avec vous une conversation fort interressante. N'est ce pas?"

Le mec qui avait embarqué Victoria avec violence l'écoutait avec attention. Lorsqu'elle eut fini, il sourit un instant avant de répondre.

Le chef ici? Y'a pas de chef, voyons, vous connaissez quand même nos préceptes... Mais apparemment vous ne savez rien de Strasbourg. Cet endroit est dangereux, le type qui vous a abordé est traficant de drogue et compte pas moins de 7 sbires dans le bar qui se chargerait de moi si j'étais pas le responsable de la sécurité de la boite et surtout que je suis respecté en brute parce que les hommes ne voient que ça pour écouter malheureusement.

Les affaires ici... c'est assez compliqué en fait, ou finalement trop simple. Histoires de drogues, prises de pouvoirs, guerre de gang. Bref un milieu macho humain et pour le moins navrant. En fait notre rôle pour la plupart du temps est de tenir au courant les immortels de la ville.

Néanmoins, quelque chose se prépare, la tension est actuellement assez forte. Les forces de "l'ordre" commencent à montré des signes de faiblesses ou d'énervement, ça bouillone pas mal par ici. On parle de gros coups et pas que d'un mais de plusieurs...

Il alluma une clope.

Pour l'accueil, dites vous simplement qu'on vous a sauvez la non-vie... Les joujoux du dealer ne sont pas en plastique la prochaine fois, ne vous affichez pas pour jouer les nouvelles.

Victoria écouta calmement cette fois, sans se soucier des autres membres présents dans la pièce. Faisant comme si elle se sentait redevable et comme si elle considérée avoir été sauvée, elle les remercia. Elle enchaina rapidement.

Je dois avouer être agréablement surprise señor... señor? Je ne connais même pas votre nom. Il m'a été rapporté des choses qui ne me donnaient guère envie de vous rencontrer, je dois l'avouer. Mais je ne suis pas dame à me fier aux dires.
Il est vrai que je ne connais guère cette cité, mais j'ai connu semblable danger dans des lieux réputés pour leur manque de bon vivre, je pense trouver mon compte en ces lieux.
Peut être est il préférable pour une frêle et jeune demoiselle telle que moi, de trouver ame charitable pour me conseiller et me venir en aide. Seriez vous une ame charitable?

Désolé, je ne fais pas dans la baby sitting. Pour mon nom, appelez moi Jurgi, Jurgi Alberro... Mais bon, le milieu se veut que les prénoms passent mieux ici.

Vous m'avez l'air débrouillarde et de caractère trempée. Vous n'avez pas besoin de chaperon. Désireuse, qui plus est, de mettre la main à la pâte à ce que je vois. Très bien.

Vous avez commencé un jeu avec ce trafiquant. Je veux en savoir plus sur lui. Il faudra être gentil.

Il montra la porte qui rammènait à la pièce principale, comme si la conversation était maintenant terminée.

Victoria sourit et se redressa.

"Très bien, je m'en vais consoler quelqu'un qui fut injustement maltraité. Sachez que j'avais mes propres envie sur ce pitoyable rebus, et je compte bien les satisfaire. Et bien Jurgi, je suis enchantée d'avoir pu me faire ma propre idée des gens d'ici. Si vous avez besoin de services fiables, vous savez où me trouver. Ce sera Doña de Lleida."

La demoiselle quitta la pièce, reprenant son air timoré et se dirigea, fort inquiète vers la petite frappe grotesque.

Le mec avait été relevé aussitôt, il regarda Victoria avancé comme de la viande, l'air grave voir furieux. Il attendait de pied ferme de comprendre pourquoi on l'avait frappé et surtout qui était cette fouteuse de merde.

Il tenait un verre dans la main, regardant les courbes de Victoria.

Petite pute...

Il ne l'avait que soufflé, mais suffisament pour qu'elle l'entende.

Ses hommes n'étaient pas difficiles à trouver, ils la dévisageaient sans exeption.

Victoria se vit l'écraser entre ses mains comme une vulgaire canette, ce qu'il était, ses doigts la démangeaient. Mais elle se retint, elle conserva son air inquiet et fit abstraction du venin que le misérable avait osé murmurer. Elle resta vigilante au cas où il tentait de l'attaquer. Elle se retourna vers la pièce d'où elle venait et prit un air très en colère. Les rides sur son visage dévoilèrent un capacité à éprouver de la haine qui aurait pu enlaidir n'importe quel faciès. Mais Victoria avait appris à conserver un charisme certain malrès cela, surtout lorsqu'il s'agissait d'une colère feinte. Elle murmura des jurons españols à l'encontre des brutes et fit semblant d'essayer en vint de se calmer avant de demander à l'homme s'il allait bien.

"Je suis navrée... Je ne pensais pas que ces brutes réagiraient si violement par simple jalousie... J'aurais vraiment voulut pourvoir discuter avec vous... rencontrer des gens, moi qui viens juste d'arriver. Je ne demandais rien de plus... Mais je pense que ce que vous ont fait subir ces cabrones vous laisse de moi une très mauvaise impression. Je me sens coupable d'avoir causé ces troubles..."

Elle détourna son regard si attristé par la situation, et son visage prit une moue peinée par la perte de cette relation...

"Je ne voudrais pas vous imposer ma présence plus longtemps, voici mon numero de portable... Si jamais je peux vous dédomager pour ce que vous avait eut à subir."

Elle posa sur la table un papier avec son numero, et jeta un dernier regard massacreur vers les brutes derrière elle. Enfin elle se dirigea vers la sortie, d'une démarche accablée, mais sans trop en faire, la main sur le ventre.

JANVIER 18 2024

Le taxi s'arreta devant le cougar, la doña en sorti, confrontant sa chevelure ébène à l'appreté de la poussière de glace qui virevoltait autour d'elle. Sa longue veste en daim restait plaquée contre son corps, la belle mimant la frilosité des mortels en s'emmitouflant dedans.

La voiture redémarra et prit sa place parmis les autres lumières rouges de la ville dans l'obscurité nocturne, la brume de diamant qui jaillit de sous les roues transforma Victoria en une simple silouhette anonyme qui marcha d'un pas sûr, créant des sillons dans la neige recouvrant le trottoir. Elle pénétra enfin dans le bar. S'étant cette fois préparée à l'odeur nauséabonde des mâles en surcharge de virilité et à la fumée de cigarette, elle pu réprimer une grimace de désaprobation. Elle jeta un coup d'oeil rapide à l'assemblée et prit sa plus belle expression de perdition avant de chercher furtivement le pitoyable dechet qui était l'objet de sa convoitise.

L'espagnole continua à avancer lentement, ayant déjà repéré le parasite, mais faisant comme si elle le cherchait toujours. Le vil avait toujours de l'intéret pour la dame, comme elle l'avait souhaité en quittant le bar l'autre fois. L'altercation aurait pu tout gacher mais elle s'était assurée qu'il veuille la revoir. Oh elle se doutait bien qu'elle ne subirait pas un traitement des plus chevaleresque, mais cette posibilité n'était pas réellement un handicap. Tout d'abord captiver l'attention, chose faite, il fallait la conserver.

Au vu du sourir de rongeur qu'affichait l'individu, il était inutile de trop en faire pour le moment. Victoria de Lleida baissa finalement son regard sur le mortel qui lui inspira une certaine pitié. Pitié qu'elle ne montra pas.

Elle passa devant lui feingant un regard dans le doute, ne pas s'arrêter comme si elle pensait qu'il ne voulait plus la voir, mais ne pas l'ignorer afin que sa virilité ne soit pas vexée. Lui laisser le rôle du maître. Mais ne pas jouer celui de l'esclave. Car ce qu'un homme a, il n'essaye plus de l'avoir.

Avec un accent de l'est qui ressortait de temps en temps. Il interpella Victoria.

Vous devriez vous assoir beauté, portez le poid de deux toute la journée, autant se reposer le soir.

Il dégage un mec pour qu'il laisse une place près de lui. Il s'approche d'elle l'air sceptique.

Bon assez joué la demoiselle, tu bosses pour qui à trainer tes miches et ton bidon dans un endroit aussi miteux entourés de gars comme moi et ma bande. Tu n'as rien d'un gangster et encore moins d'une flicard suicidaire.

A moins que les cicatrices et les coups fourrés t'excitent.

Il roula des yeux, avant de cracher à terre dans un rictus méprisant.

Victoria s'assit en montrant son soulagement, cela était si difficile pour une frêle femme de porter cet enfant toute la journée... Elle laissa l'homme déblaterer ses soupçons fort justifiés avant de baisser les yeux puis les reposer sur lui.

Le rejet.

La dame fit mine de gratter la table, comme si elle fouillait dans son passé, s'assurant d'avoir l'air convaincante.

Je vous l'accorde, ce lieu n'est pas pour moi. La fumée de cigarette, les bagarres, tout cela n'est qu'accumulation de dangers pour ce que je porte en mon être... Mais je n'ai de place nul part. Qui voudrait d'une pauvre mère, seule, incapable de s'assumer? L'époque glorieuse dont mes vêtements sont les seuls vestiges est révolue. La vérité est que je n'ai rien, je ne vaux plus rien, aux yeux de personne. Le rejet. Voilà ce qui me donne le droit de venir ici. Vous tous ici, n'êtes pas ce que l'on peu qualifier de membre de la "haute société".

Elle plaça une grimace désaprobatrice pour ce dernier terme.

Vous êtes en marge du monde et c'est en ce lieu que vous trouvez vos points communs, votre propre société. Je suis comme vous, je n'ai plus de place alors je viens en trouver une ici. Et la dureté de ce que je trouve ici, m'aide à me souvenir que j'étais quelqu'un avant de n'être qu'une paria sans interet.

Elle cessa de gratter la table d'un faux air pensif et regarda l'homme avec un regard empli de volonté. Presque sévère.


Et je suis bien décidée à ne plus me laisser rejeter par qui que se soit. Vous voulez savoir pour qui je travaille?

Elle se pencha vers lui en le fixant dans les yeux, sans trop s'approcher.

Pour moi.

Elle se replaca sur sa chaise, posa sa main sur son ventre à nouveau, mais plus avec fragilité. Elle attendi la réaction du coyote en le regardant, cette fois sans défi.

Oulah tu parles comme dans les livres, quelle culture...

Il fronçait les sourcils à chaque mot plus difficile. Il n'avait pas l'habitude d'en entendre des pareils dans ce genre d'endroit.

Si c'est pour nous balancer à la gueule notre manque de savoir vivre que tu es venus, c'est réussi. Mais laisse moi te rappeler que c'est toi qui m'a manqué de respect chez moi. Avec un minoi pareil faut pas s'attendre à rester discrète. Tu as du cran, mais dans notre métier, ce n'est pas un gros ventre qui te sauvera d'une fusillade. Tu veux du taff?

Il se rapprocha envoyant des vapeurs alcoolisé dans le visage de la doña.

Qu'est ce que je ferais d'une poupée en baloche fragile et qui connaît plus sa place de femme?

[jet de perception+investigation diff8 = 2 réussite] tu remarques une étoile violette tatoué sur la main du personnage. Le trait est fin mais le tatouage ne semble pas récent.